Retour sur la crue du 17 octobre 2024

Il y avait eu 2003 et 2008. Il y aura désormais 2024. Le 17 octobre dernier, le territoire du bassin versant du Garon a été frappé par des crues mémorables provoquant des inondations sur les communes de Brignais, Millery, Montagny, Grigny et Givors.

Comment expliquer ce phénomène météorologique ? La stratégie de protection contre les crues mises en place par le SMAGGA a-t-elle joué son rôle ? Comment améliorer le niveau de protection ? Retour sur un événement qui aura marqué les esprits et mis à rude épreuve particuliers, commerçants, entreprises et services publics.

 

Comment expliquer le phénomène ?

La veille encore, les prévisions météo annonçaient de la pluie, mais dans des quantités raisonnables. Seulement 30 mm de pluies étaient attendus. Mais le scénario ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Entre 7h35 (heure où la station de mesure située sur le Mornantet à hauteur d’Uniferme a annoncé l’entrée en vigilance sur les téléphones des agents du SMAGGA) et 15h25 (identification du pic de crue sur le Garon), entre 90 et 140 mm se sont abattus sur le bassin versant du Garon, avec les cumuls de pluie les plus importants concentrés sur le sous bassin versant du Mornantet.

L’ampleur de la crue est imputable à cet événement pluvieux mais également à celui s’étant déroulé dix jours auparavant. Le 7 octobre, 100 mm de pluie avaient rendu les sols gras et saturés d’eau. En cas d’arrivée d’un nouvel événement météorologique d’ampleur, toutes les conditions étaient donc réunies pour amplifier les ruissellements et provoquer la crue des cours d’eau.

Les protections ont-elles joué leur rôle ?

Les aménagements de protection locale contre les crues placées sur le Garon ont joué leur rôle sur les communes de Brignais, Montagny (où sauf deux maisons ont été inondées) et sur une partie de Grigny. Plusieurs riverains ont d’ailleurs fait part au SMAGGA de leurs retours positifs sur l’influence de ces aménagements. Les travaux de renaturation et d’élargissement du lit du Garon, sur le secteur du stade Pierre Minssieux à Brignais, ont également pleinement remplis leur objectif, puisque le Garon est resté dans son lit sans provoquer d’inondation.

Sur le Mornantet, les protections ont, jusqu’à une certaine limite, contenu l’eau. Le débit du Mornantet étant trop important, l’eau est finalement passée par-dessus les protections sur les communes de Givors et Grigny. Le secteur de la confluence a été inondé en milieu de matinée, notamment au niveau de la Cité du Garon à Givors et de la Cité SNCF à Grigny, le débit du Mornantet provoquant par remontée hydraulique le gonflement et le débordement du Garon sur plusieurs centaines de mètres à l’amont de la confluence.

D’autres secteurs ont-ils été concernés ?

A Brignais, deux affluents du Garon – le Chéron longeant la route de Soucieu, et le Merdanson de Chaponost – ont provoqué des inondations dans le centre de Brignais, à hauteur du rond-point de la SPA et dans les zones d’activité économique de Sacuny et des Aigais. Déjà inscrites en 2007 dans le Plan de Prévention des Risques Naturels d’Inondation (PPRNi) comme zones inondables, ces secteurs risquent de voir les inondations se renouveler. Pour en limiter les dégâts, le SMAGGA encourage les habitants à équiper les ouvertures de leurs habitations avec des batardeaux (dispositif composé d’une planche amovible, de deux rails et de joints étanches en caoutchouc) et à réaliser des diagnostics de vulnérabilité de leur bâti (pour cela, il suffit de prendre rendez-vous avec le SMAGGA).

D’autres affluents ont également généré des dégâts sur les domaines privés et publics : le Bresselon à Montagny, le Jonan à Beauvallon, et le Merdanson d’Orliénas sur la commune du même nom.

Comment améliorer le niveau de protection ?

Les aménagements de protection locale (murets en haut de berge, portes hydrauliques, élargissement et renaturation du lit du Garon) et les stations de mesure de débits n’existaient pas en 2003. Leur présence et leur fonctionnement ont apporté des garanties sécuritaires dans la gestion de l’événement. Sans aménagements, les inondations auraient généré plus de dégâts. Des travaux sur le Merdanson de Chaponost sont en projet, constitués de création de champs d’expansion de crue, de renaturation du cours d’eau et d’agrandissement d’un bassin tampon de stockage d’eau, ils permettront de limiter les inondations à l’aval dans les zones d’activités traversées par ce petit affluent.

Le travail d’entretien des berges par le SMAGGA (10 km de rivière par an depuis une vingtaine d’année) a également porté ses fruits. Il a permis de contenir le phénomène en limitant l’apparition d’embâcles (bouchon de bois morts pouvant provoquer des vagues d’eau en cas de rupture). A ce titre, peu de bois morts ont été observés dérivant sur les cours d’eau ou bloqués sous les ponts.

Création de trois ouvrages écrêteurs de crue ?

Pour aller plus loin dans la connaissance et la gestion du risque, le SMAGGA projete de compléter son système de surveillance de débit des rivières avec 3 futurs stations implantées sur le Garon rue André Sabatier à Grigny et Cité du Garon à Givors, et sur le Mornantet à hauteur de la RD86 à Grigny/Givors. Elles permettront de suivre les événements au plus près, de communiquer les informations aux maires des communes plus rapidement afin que ces derniers déclenchent l’alerte auprès de leur population.

Enfin, la protection la plus efficace contre les crues de moyenne et grande ampleur réside dans la création de trois ouvrages écrêteurs de crue. Les projets sont en cours. La date prévisionnelle de début des travaux est fixée pour 2027. Ils permettront de protéger les personnes et les biens des crues similaires ou supérieures à celle de 2003 et 2024, soit jusqu’à une crue d’occurrence centennale (crue ayant un risque sur cent de se produire chaque année).

Les outils pour s’informer :

 

Des aides pour vous protéger

Vous été concerné par les inondations ? Vous êtes peut-être éligible à des subventions pour protéger votre bâti. Pour en bénéficier, il vous suffit de suivre ces trois étapes.

Etape n°1 : Comment savoir si j’habite en zone inondable ?

Pour bénéficier de ces aides, vous devez habiter en zone inondable. Vérifier sur la carte si vous êtes concerné. Toutes les zones colorisées sont des zones inondables.

Etape n°2 : Faire réaliser un diagnostic de vulnérabilité de votre bâti

Que vous soyez un particulier ou une entreprise, vous êtes éligible à cet audit. Réalisé par un bureau d’étude spécialisé, celui-ci est gratuit. Pour en bénéficier, il vous suffit simplement de contacter le SMAGGA. Effectué en votre présence lors d’un rendez-vous d’environ 2 heures, ce diagnostic :

  • identifie la hauteur d’eau susceptible d’inonder votre habitation,
  • inventorie les dégâts potentiels,
  • liste les recommandations à suivre pour limiter les dommages (arrimage de citerne, réhausse de chaudière et de prises électriques, pose de batardeaux…)
  • indique les subventions auxquelles vous avez droit (jusqu’à 80 % du montant des travaux pour les particuliers avec un plafond de 86 000 € par logement). Le prestataire qui réalisera ces diagnostics est en cours de recrutement. Pour cette raison, les diagnostics ne pourront débuter qu’à partir de 2025.
Etape n°3 : Vos travaux sont remboursés

Une fois votre dossier validé par les services de l’Etat, vous pouvez engager les travaux. Ceux-ci vous seront remboursés sur présentation des factures entrant dans le cadre des préconisations du diagnostic.

Contact : 04 72 31 90 80 – smagga@smagga.com

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