Se souvenir de la crue du 2 décembre 2003

Une crue trentennale traumatisante

Considérée dans la précipitation comme une crue centennale (événement ayant un risque sur cent de se produire chaque année) du fait du traumatisme et des dégâts matériels qu’elle avait causés, la crue du 2 décembre 2003 a été qualifiée, avec le recul et le temps de l’analyse scientifique, de crue trentennale (événement ayant un risque sur trente de se produire dans l’année). Pour se donner une idée de l’ampleur du phénomène, il faut retenir :

  • Le débit de pointe mesuré à Brignais qui a atteint 80 m3/seconde, alors qu’en temps normal il s’approche péniblement des 1 m3/seconde.
  • Les hauteurs d’eau relevées ont atteint 1,70 mètre à la Cité du Garon à Givors ; 0,5 mètre à Brignais au niveau de la place du marché.
  • Le cumul de pluie enregistré en 48 heures, soit 160 mm à Thurins, ce qui représente environ 2 mois très pluvieux de précipitations concentrés sur 2 jours.

La mise en place d’actions de protection…

Pour préserver les populations et les biens d’une crue du type de celle de 2003, des travaux de protections ont été engagés entre 2007 et 2023 sur les communes de Brignais, Montagny, Grigny et Givors. Ceux-ci ont consisté à mettre en place des murets en haut de berge, des portes hydrauliques sur les domaines privés et publics, des clapets anti retour pour que l’eau du Garon ne remonte pas dans les canalisations d’eaux pluviales, à supprimer ou à modifier des ouvrages d’art pour améliorer les écoulements hydrauliques, ou encore à élargir le lit de la rivière lorsque la configuration du site l’autorisait.

Pour améliorer le niveau de protection jusqu’à la crue centennale, soit une crue plus violente que celle de 2003, trois ouvrages écrêteurs de crues sont actuellement à l’étude – deux sur le Garon et un sur le Mornantet. Une étude comparant le coût des ouvrages (environ 15 millions d’euros) au montant des dégâts occasionnés par une crue centennale (environ 75 millions d’euros) a démontré qu’il était économiquement rentable de construire ces 3 ouvrages, sans parler du risque de drames humains si un tel événement devait se produire.

…et des stations de mesure des débits

Les archives sur les crues nous indiquent qu’il a existé sur les 260 dernières années, 4 à 6 crues plus importantes que celle du 2 décembre 2003. Mieux lutter contre les crues passe par une meilleure connaissance du phénomène. Pour cela, le SMAGGA a mis en place un système de mesures de débit des rivières. 4 stations de surveillance ont été installées sur le Garon ainsi que sur l’Artilla et le Mornantet, 2 de ses affluents. Grâce à cet outil, le SMAGGA est en en mesure de prévenir les communes en cas de risque afin qu’elles anticipent l’alerte et préviennent au plus tôt les populations concernées. Outre la surveillance, le rôle de ce dispositif consiste à capitaliser de la donnée afin de mieux connaître l’aléa sur le territoire.

Entretenir la mémoire du risque

Fort heureusement, les crues sont des événements très souvent espacée dans le temps. Même si les probabilités existent, il est rare qu’une crue survienne deux années de suite. Or avec le temps, la mémoire s’efface, la transmission entre les générations se dilue. On se rappelle de l’événement, on s’en souvient de moins en moins et puis on finit par l’oublier. Pour aider les habitants à entretenir la mémoire du risque, le SMAGGA a fait installer dans les communes inondées des repères de crue pour que toutes générations, les gens d’ici et les nouveaux arrivant matérialisent jusqu’où un jour l’eau est montée.

Un film d’une douzaine de minutes retraçant l’événement construit à l’aide de témoignages est disponible sur notre chaîne Youtube.

Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter notre « guide inondation »

Légendes photo : La confluence Mornantet/Garon à la Cité du Garon à Givors. Le Garon sous le Pont Vieux à Brignais.

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