Protection

Stratégie de protection​

Pour bien comprendre cette stratégie, dont l’élaboration a démarré au début des années 90 et la mise en œuvre au début des années 2000 avec le 1er Contrat de Rivière (2000 – 2006), il est important de s’imprégner du contexte propre au territoire du bassin versant du Garon.

La partie amont de ce territoire est de type rural, contrairement à la partie aval qui elle est plutôt urbaine. Lors de forts épisodes pluvieux, le relief accidenté présent sur certains sous bassins expose le territoire à des ruissellements très marqués contribuant à l’augmentation rapide du débit des rivières.

8 communes sont confrontées au risque d’inondation, soit d’amont en aval :

1 200 bâtiments (habitations, commerces, entreprises, bâtiment communaux) sont directement concernés par l’aléa, soit 4 000 personnes et 1 800 emplois.

Suite à plusieurs crues marquantes dans la vallée du Garon, les élus du territoire ont décidé de se fédérer pour lutter contre les inondations à l’échelle du bassin versant du Garon. Grâce à cette solidarité entre les communes de l’amont et de l’aval, un premier Contrat de rivière (2000/2006) a vu le jour et a permis de mettre en place des actions pour lutter contre les inondations.

Les études ont montré que la stratégie de lutte contre les inondations la plus efficace passait par l’association de 2 dispositifs : 

Elles sont constituées principalement de murs et de digues et permettent de lutter contre les crues vingtennales (soit des phénomènes relativement fréquents et plus faibles que celui de 2003). Des clapets anti-retour évitent à l’eau du cours d’eau en crue de remonter via les canalisations.

Pour réduire le débit au droit de celles-ci et ainsi éviter que l’eau ne les submerge. Pour cela, 3 ouvrages écrêteurs de crues sont envisagés sur le bassin versant.

Ces deux dispositifs couplés permettent de porter le niveau de protection jusqu’à une crue centennale. 

D’autres actions permettent de réduire encore plus les conséquences d’une crue

  • de sensibilisation,
  • de réduction de la vulnérabilité,
  • d’entretien des cours d’eau…

Les protections locales​

Pour protéger les personnes et les biens et agir rapidement, le SMAGGA a choisi de développer une stratégie dite de protection locale contre les crues fréquentes, soit moins violente que celle de décembre 2003. 10 tranches de travaux ont ainsi été effectuées de 2007 à 2016 sur les communes de Brignais, Montagny, Grigny et Givors, soit un linéaire de 5 kilomètres pour un coût global de 5,5 millions d’euros HT. Ces travaux ont consisté à :

  • construire des murets de protection sur les berges,
  • installer des portes hydrauliques,
  • placer des clapets empêchant l’eau des cours d’eau de remonter par les canalisations d’eau pluviale.

 

Pour augmenter le niveau de protection, 3 ouvrages écrêteurs de crues verront le jour prochainement.

La protection contre les inondations passe également par l’entretien des cours d’eau pour limiter le risque d’embâcles.

Des outils pour s'informer​

Que ce soit pour prévenir le risque ou pour garder la mémoire du risque, le SMAGGA a mis en place une série d’outils à la disposition des populations :

Les ouvrages écrêteurs de crue

Pour élever la protection jusqu’aux crues centennales, la réalisation de 3 ouvrages écrêteurs de crue est prévue sur l’aval du territoire Leur réalisation devrait débuter au plus tôt en 2026. Ces aménagements de type retenues sèches entreront en action uniquement en cas de crue importante en régulant le débit des rivières.

Le fonctionnement de ces ouvrages s’effectue à l’aide d’une digue érigée en travers de la vallée. Un pertuis – orifice placé au pied de l’ouvrage – laisse la rivière s’écouler naturellement (vignette 1). En situation de crue, le débit de la rivière augmente, le débit s’écoulant par le pertuis reste constant, l’ouvrage commence à retenir l’eau en amont (vignette 2). Si l’ouvrage est saturé, le trop plein d’eau est évacué en partie haute de l’ouvrage par un déversoir (vignette 3).

Le financement des ouvrages écrêteurs de crue est facilité par les aides obtenues par le biais du PAPI. Le montant prévisionnel des travaux est estimé à 11 millions d’euros. Il s’agit d’ouvrage de sécurité répondant à des contraintes techniques élevées.

Une analyse « coûts-bénéfices » a été menée en amont. Celle-ci a conclu que la réalisation des ouvrages était pertinente dans la mesure où le coût des dommages évités était supérieur aux coûts de réalisation et de fonctionnement des trois ouvrages.

  • à Brignais dans la Vallée en Barret sur le Garon
    Hauteur : 6,5 mètres
    Largeur en crête : 163 mètres
    Nature de l’ouvrage : remblai
    Surface de stockage : 12 hectares de terrains naturels et agricoles
  • à Messimy et Soucieu-en-Jarrest au lieu-dit La Planche sur le Garon
    Hauteur : 15,6 mètres
    Largeur en crête : 175 mètres
    Nature de l’ouvrage : remblai
    Surface de stockage : 25 hectares de terrains naturels et agricoles
  • à Givors au niveau du quartier des Vernes sur le Mornantet
    Hauteur : 12,4 m
    Largeur en crête 50 m
    Nature de l’ouvrage : béton
    Surface de stockage : 20 hectares de terrains naturels et agricoles

La réalisation des ouvrages induit forcément des impacts sur le paysage, sur l’environnement, sur les parcelles et sur les usages. Ces sujets ont été abordés dans le cadre de la concertation – et continueront d’être travaillés – avec les acteurs concernés (propriétaires, agriculteurs, associations sportives…).

La prise en compte de l’environnement a été intégrée le plus tôt possible dans la conception des ouvrages. Ainsi, les projets s’inscrivent dans la démarche réglementaire « Eviter, réduire, compenser », qui consiste à éviter les atteintes aux milieux naturels, à défaut, à les réduire, et en dernier lieu, à les compenser. Afin de disposer d’un état initial complet, des inventaires faune et flore 4 saisons ont été réalisés en 2020 sur l’ensemble des sites. Ils sont disponibles sur simple demande au SMAGGA.

• D’autres solutions ont-elles été étudiées ?
OUI. Les premières études (1998) ont défini les grandes lignes de la stratégie d’aménagement actuelle. Elles préconisaient la mise en place de protections locales au droit des enjeux à préserver (digues, murs, etc.), qui protègent contre les crues fréquentes (c’est-à-dire moins fortes que celle de 2003), et de zones de stockage d’eau temporaire, en cas de crues plus fortes, pour éviter qu’elles ne soient submergées.

Si les protections locales ont été réalisées entre 2006 et 2016, de nombreuses études ont suivi pour préciser les aménagements à prévoir pour protéger contre les crues plus importantes : leur type, leur nombre (1 seul ouvrage ou plusieurs), leur localisation, leur efficacité, etc. La solution actuelle a fait l’objet de nombreuses discussions et correspond au meilleur compromis entre les enjeux humains à protéger, le coût financier et la limitation des impacts environnementaux.

Le rachat de tous les bâtiments en zone inondable a été étudié. Le chiffrage d’une telle action s’élevait à environ 1 milliard d’euros, hors frais de relogement des personnes et des entreprises expulsées. Cette solution a été jugée inenvisageable financièrement et socialement.

Les ouvrages ne sont pas les seules actions du SMAGGA contre les risques inondation. Un programme d’actions de prévention des inondations prévoit différentes actions de sensibilisation, de réduction de la vulnérabilité, de préparation à la gestion de crise et d’autres travaux de protection des personnes et des biens.

La végétation en berge est gérée tout au long de l’année par le SMAGGA, en lien avec les propriétaires. Les secteurs en amont des zones urbaines sont surveillés et traités avec une attention particulière pour éviter la formation d’embâcles au droit des ponts.

Des stations de mesure des débits des cours d’eau ont été installées pour suivre l’évolution des crues et aider les communes à anticiper les actions à conduire pour alerter les populations en cas d’épisode majeur.

Les personnes ou entreprises, souhaitant réduire la vulnérabilité de leurs bâtiments, peuvent se rapprocher du SMAGGA pour être aidées techniquement et financièrement à aménager leur bâtiment.

Enfin, des actions de sensibilisation sont également menées pour entretenir la culture du risque (animations scolaires, repères de crues, vidéo

• Faut-il nécessairement faire trois ouvrages dont deux sur le Garon ?
OUI. L‘ouvrage sur le site des Vernes sur le Mornantet protège Grigny et Givors contre les crues du Mornantet. Il est indépendant des deux autres. Son emplacement est optimal d’un point de vue hydraulique car il se trouve assez proche des zones à protéger, sur un point de resserrement de la vallée (ce qui permet de limiter la largeur de l’ouvrage), et avec une plaine inondable assez large en amont.

Concernant le Garon, il a été étudié la possibilité de ne faire qu’un seul ouvrage en amont de Brignais, sur le site « le Corrandin » se trouvant dans l’ENS de la vallée en Barret. Celui-ci devant stocker toutes les eaux du Garon et de ses affluents, sa taille était très importante (plus de 20m de haut), avec des difficultés techniques considérables pour assurer la limitation du débit en aval (ouvrage avec une vanne, avec des difficultés pour gérer la végétation sur une zone très encaissée et boisée).
Ces nombreuses contraintes ont conduit à écarter ce scénario, et à privilégier la réalisation de deux ouvrages plus petits. Les deux ouvrages sur le Garon fonctionnent ensemble, l’un stocke les eaux du haut du bassin versant (à la Planche, Messimy/Soucieu en Jarrest), l’autre, celles du Garon intermédiaire et de ces affluents (dans la vallée en Barret). Ils sont une combinaison indissociable pour protéger les zones urbaines aval jusqu’à la crue centennale.

• Où puis-je voir de tels ouvrages ?
Des ouvrages similaires ont été construits en amont de l’Arbresle (69) sur la Turdine.

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• Le coût de la protection contre les inondations est-il démesuré ?
Les travaux de réalisation des ouvrages ont été estimés à 13 millions d’euros en 2019. Les dommages générés par une crue centennale (qui a un risque sur cent de se produire chaque année) ont été évalués à plus de 80 millions d’euros.

Une analyse coût-bénéfice a montré que le coût des ouvrages est inférieur à celui des dommages causés par les crues sur une vision à moyen terme.

A noter que l’évaluation financière donne une vision partielle des dommages engendrés par les crues : les pertes de vie humaines, les pollutions, les traumatismes ne sont pas comptabilisables.

• La réalisation des ouvrages permettra-t-elle d’urbaniser des zones actuellement inondables ?
NON. L’urbanisation en zone inondable est réglementée par le Plan de Prévention des Risques Naturels d’inondation (PPRNi du Garon).
La réalisation des ouvrages n’entraînera pas de modification de ce PPRNi.

• Quel est le planning prévisionnel du projet ?
Avec le recrutement du maître d’œuvre en 2021, nous sommes entrés dans une phase d’études techniques plus détaillée. A l’issue des phases d’avant-projet prévues pour la fin de l’année 2023, la production et l’analyse des dossiers réglementaires (études d’impact) prendront au moins un an et demi. La maîtrise foncière des parcelles où les ouvrages sont projetés nécessitera également un temps incompressible. Les travaux ne sont donc pas envisagés avant 2027.

• Quelles seront les tailles des ouvrages ?
La taille des ouvrages a récemment été précisée par le maître d’œuvre qui a commencé à travailler sur les études d’avant-projet.
Ouvrage de la Planche : 15 et 16 m
Ouvrage de la vallée en Barret : 6 à 7 m.
Ouvrage des Vernes : 12 à 13 m.

Les dimensions plus précises seront définies lorsque les études d’avant-projet seront finalisées (fin de l’année 2023).

• Quelle est l’information prévue ?
Depuis le début du projet, le SMAGGA a souhaité informer les habitants, propriétaires et usagers de l’avancée des projets et des choix réalisés via son site internet, son semestriel d’information, la presse quotidienne régionale…

C’est pourquoi une phase de concertation a été engagée en 2018. Le Programme d’Actions de Prévention des Inondations a aussi fait l’objet d’une consultation publique.

D’autres réunions d’informations seront organisées en 2023 et les années qui suivent. Les dates des réunions seront affichées notamment sur le site internet du SMAGGA.

De plus, le SMAGGA reste disponible pour répondre à vos questions (smagga@smagga-syseg.com ou 04 72 31 90 80).

• Comment sont pris en compte les impacts environnementaux ?

Un inventaire faune-flore sur un cycle biologique complet a été réalisé entre décembre 2019 et mars 2021. Celui-ci permet d’avoir un état des lieux précis qui est pris en compte dans la conception des ouvrages.

Comme pour tout projet ayant une incidence sur l’environnement, le SMAGGA s’inscrit dans une démarche « éviter, réduire, compenser ». Il s’agit en priorité d’éviter les répercussions environnementales, à défaut, de les réduire, et, au pire, les compenser.

La prise en compte des enjeux environnementaux a notamment conduit à réajuster l’emplacement de l’ouvrage du Garon situé dans la vallée en Barret (afin de s’éloigner du cœur de l’Espace Naturel Sensible, de sortir de la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique et Faunistique et de se rapprocher de la zone urbaine moins riche d’un point de vue environnemental).

Les études d’avant-projet en cours et la réalisation de l’étude d’impact permettront d’identifier d’autres mesures d’évitement, de réduction et de compensation.

• Des arbres seront-ils coupés ?
Les coupes d’arbres se limiteront à la zone d’implantation de l’ouvrage et éventuellement aux accès qui seront précisés à l’issue des études d’avant-projet (fin 2023). Les superficies concernées seront précisées dans l’étude d’impact.

Les arbres situés dans la zone de surinondation pourront être conservés mais un suivi de la végétation en amont des ouvrages sera réalisé régulièrement afin d’éviter les risques d’obstruction de l’ouvrage. Cet entretien est déjà réalisé tout au long de l’année par le SMAGGA dans le cadre du plan de gestion des berges.

Comme pour tout projet ayant une incidence sur l’environnement, le SMAGGA s’inscrira dans une démarche « éviter, réduire, compenser ». Il s’agit en priorité d’éviter les répercussions environnementales, à défaut, de les réduire, et, au pire, les compenser.

• Quels seront les risques pour la nappe phréatique ?
Concernant la nappe du Garon (située sur la basse vallée du Garon et alimentant 90 000 personnes en eau potable)
Les ouvrages écrêteurs, y compris celui de la vallée en Barret, ne se situent pas sur l’aire géographique de la nappe phréatique du Garon qui alimente 90 000 personnes en eau potable.

Le SMAGGA ne porte pas uniquement des projets de protection contre les inondations, il est par ailleurs le pilote du Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE). Ainsi, le SMAGGA œuvre pour la préservation de nappe du Garon, afin de garantir sa recharge et sa qualité.

Concernant la nappe d’accompagnement du Garon (qui suit le tracé de la rivière)
Comme pour tout chantier à proximité d’un cours d’eau, des précautions devront être respectées afin d’éviter et de gérer les éventuelles pollutions accidentelles de l’eau (ex : fuite d’hydrocarbures). Tout sera mis en œuvre pour protéger les milieux lors de la phase travaux, comme le SMAGGA le fait régulièrement lors de ses chantiers en rivière réalisés chaque année.

• Combien de temps dureront les travaux ?
La durée estimative d’un chantier de construction d’ouvrage écrêteur est évaluée à 12 mois de travaux environ. Pour comparaison, un ouvrage similaire à celui de la vallée en Barret a été réalisé sur la commune de Saint-Romain-de-Popey. Sa construction a nécessité 14 mois de chantier.

• Les chemins seront-ils maintenus pendant et après les travaux ?
Les cheminements actuels seront restitués à l’identique ou partiellement modifiés après la réalisation de l’ouvrage.

Pendant les phases chantier, le SMAGGA souhaite autant que possible maintenir les chemins.
Différentes solutions sont envisageables et seront discutés avec les usagers des sites :
– conserver les chemins existants en fermant les accès en semaine et en les rouvrant le weekend
– créer un chemin piétonnier attenant au chemin dédié aux travaux,
– créer une piste d’accès chantier indépendante des accès piétons/ vélos existants
La préservation des accès fait partie des sujets que le maître d’œuvre étudie dans le cadre des études d’avant-projets. Il proposera des solutions au SMAGGA à l’issue de ces études.

• Quelles seront les durées de remplissage et de vidange ?
Les ouvrages se rempliront en une dizaine d’heures et se vidangeront en un ou deux jours.

• Y a-t-il des risques pour les maisons situées à l’aval ?
NON. D’une manière générale, l’ouvrage réduit le risque d’inondation des maisons situées à l’aval.

Au-delà de la crue centennale, l’ouvrage sera plein et sera alors « transparent » : toute l’eau qui arrivera ne pourra plus être stockée, et surversera, comme si l’ouvrage n’était pas présent. Les maisons qui ne sont pas inondées actuellement, ne le seront pas plus avec l’ouvrage.

Enfin, la règlementation impose de dimensionner ce type d’ouvrages pour qu’ils soient assez résistants pour ne pas céder en cas de crues très rares (qui ont 1 risque sur 10 000 de se produire chaque année). Pour ce type de crue, l’eau surverserait au-dessus de l’ouvrage, et pourrait inonder les zones habitées (tel que c’est le cas aujourd’hui), mais sans craindre la rupture de l’ouvrage.

Ici l’onde

Tendez bien l’oreille.Vous n’entendez-rien ?Normal puisque tout se passe en sous-sol. Du 23 au 25 avril 2024, une entreprise spécialisée en géotechnique effectue des mesures vallée

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