Rivières

Entretien et restauration
des milieux aquatiques

L’Entretien des rivières est du ressort des propriétaires. Dans certains cas, le SMAGGA peut se substituer au propriétaire et prendre en charge cet entretien en fonction des priorités définies dans le plan de gestion de la ripisylve. 10 km de rivières (soit 20 km de berges) sont ainsi entretenus annuellement par le SMAGGA.

Les interventions s’effectuent après la signature de conventions avec les propriétaires riverains selon le plan de gestion de la ripisylve et les urgences définis par le technicien de rivière du SMAGGA.

Les travaux d’entretien sont réalisés au quotidien par la Brigade Nature dans le cadre d’un marché d’insertion. Soit entre 120 et 160 jours d’intervention par an. Ces travaux de fauche, plantations, abattage, mise en place de techniques végétales sont pilotés par le technicien de rivière.

Pour toute demande de renseignements ou de conseils liés à l’entretien des berges, contactez le SMAGGA au 04 72 31 90 80 / 06 23 19 36 85 ou par mail à smagga@smagga.com / vlefebvre@smagga.fr

Plan de gestion

Tous les 6 ans, le SMAGGA établit un plan de gestion pour l’entretien des 260 km de berges du Garon et de ses affluents.

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Dans un premier temps

un diagnostic est réalisé par le technicien de rivière afin de définir les priorités et d’identifier les travaux à engager sur les berges (abattages, fauches, plantations, restauration des érosions par l’utilisation de végétaux…).

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Dans un deuxième temps

des conventions sont établies avec les propriétaires – la quasi-totalité des parcelles jouxtant la rivière étant situées sur le domaine privé (lire plus bas le paragraphe droits et devoirs des propriétaires) – pour que le SMAGGA puisse intervenir sur l’ensemble des berges des rivières de façon coordonnée, et non morcelée.

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Dans un troisième temps

les travaux sont engagés. Pour cela, le SMAGGA fait appel à des entreprises spécialisées, que ce soit pour de la fauche, du bûcheronnage, du débardage à cheval… Le technicien de rivière se charge du pilotage des interventions et de leur coordination.

La mise en œuvre du prochain plan de gestion s’appliquera pour la période 2024/2029.

Continuité écologique

La restauration de la continuité écologique des cours d’eau est une obligation réglementaire nationale (loi sur l’eau et les milieux aquatiques de décembre 2006).

Celle-ci vise à :

  • préserver les cours d’eau et à interdire l’implantation de nouveaux obstacles nuisant à la continuité écologique,
  • restaurer et assurer la continuité écologique des cours d’eau.

De nombreux éléments circulent sur les rivières et les cours d’eau (particules en suspension dans l’eau, sables, graviers, fragments de végétation, bois morts, organismes vivants…). Amont et aval des bassins versants sont ainsi intimement reliés. La continuité écologique garantit la libre circulation des poissons et des sédiments sur les cours d’eau.

Le transit sédimentaire permet le transfert de sédiments depuis des “zones de production” à l’amont des bassins, fortement soumis à l’érosion – vers des “zones de dépôt” situées à l’aval, garantissant le fonctionnement naturel du cours d’eau.

La libre circulation des organismes vivants sur les cours d’eau est nécessaire pour garantir le maintien de la chaîne alimentaire entre les espèces. Les poissons et autres espèces des milieux aquatiques se déplacent sur le réseau hydrographique pour atteindre les différents habitats dont ils ont besoin pour s’alimenter, s’abriter et se reproduire.

Voir le film de l’agence de l’eau

Sur les 130 km de cours d’eau du bassin versant du Garon, il existe une soixantaine d’obstacles transversaux cloisonnant la rivière : barrages, retenues, écluses, seuils, ponts, buses, radiers…

Des obstacles à l’écoulement des eaux 

Outre ces aménagements liés à l’activité humaine, d’autres situations peuvent provoquer une fragmentation des habitats. En abaissant la ligne d’eau et en provoquant des ruptures d’écoulement, le manque d’eau en est l’exemple typique.

A l’amont d’un seuil, on observe :

  • un envasement et un ensablement du cours d’eau,
  • le réchauffement de la rivière (une température avoisinant les 25° cause une forte mortalité piscicole),
  • l’arrêt de la libre circulation des sédiments de l’amont vers l’aval.

 

A l’aval d’un seuil, on remarque :

  • le creusement du lit de la rivière,
  • la fragilisation des berges,
  • l’arrêt de la migration des poissons vers les zones de reproduction situées à l’amont où les températures sont les plus fraîches.

Pour éviter ce type de dysfonctionnements sur les cours d’eau, il était important de restaurer la continuité piscicole sur le Garon et ses affluents. Entre 2014 et 2018, 16 seuils jugés infranchissables ont été effacés ou réaménagés dans le cadre des actions du 2nd Contrat de rivière du Garon (2013/2018) afin de répondre aux objectifs réglementaires fixés par l’Europe, imposant à la France d’atteindre d’ici 2021 ou 2027 – selon l’état de dégradation des milieux – le bon état des eaux superficielles et souterraines. Or, l’atteinte de ce bon état passe par la libre circulation des espèces et des sédiments (>lien vers le film de l’agence de l’eau « Redonnons libre cours à nos rivières ») sur les rivières du bassin versant du Garon.

Parmi ces 16 seuils, on retrouve les seuils de la Triandine  et des Mouilles  tous deux situés sur le Garon.

Lorsque les enjeux ou le contexte ne permettent pas l’effacement de seuil, un dispositif de passe à poissons – suite de petits bassins permettant aux espèces de franchir l’obstacle – est préconisé.

Toutefois, celui-ci présente quelques inconvénients :

  • il facilite la migration de certaines espèces mais ne permet pas à la totalité de la faune de
    contourner l’obstacle
  • il reste impactant car non naturel
  • il empêche le transit des sédiments et modifie le débit de la rivière
  • il provoque une retenue d’eau stagnante à son amont
  • il est plus coûteux qu’un effacement.

On compte 7 passes à poissons sur les rivières du bassin versant du Garon. Un suivi et un entretien régulier de ces ouvrages est effectué par le SMAGGA pour assurer leur bon fonctionnement : gestion de l’accumulation des sédiments, encombrement causé par le bois mort.

Plusieurs tranches de diversification de l’habitat piscicole ont été réalisées le Garon à Brignais et Vourles. Ces aménagements consistent à réduire le lit du cours d’eau en y plaçant des rondins de douglas en épis. En période sèche, cette configuration permet de redynamiser l’écoulement de la rivière en apportant plus de vie et en créant des conditions d’accueil plus favorables pour la faune aquatique. Cette technique est aussi utilisée sur le radier des ouvrages placés sur les cours d’eau.

Ce tracé plus resserré assure également une meilleure circulation des sédiments sur une portion où le lit de la rivière avait tendance à s’ensabler.

Pour aider les différentes espèces piscicoles à traverser les épisodes de fortes chaleurs et de déficit hydrique, le SMAGGA aménage des caches à poissons. Situées dans des courbes où la rivière provoque des trous d’eau dans son lit et de l’érosion sur ses berges.

Ces aménagements permettent aux poissons de trouver un refuge dans une eau fraîche et ombragée obtenu par la mise en place d’une plage de bois imputrescible placé au niveau du fil d’eau.

Exemple d’effacement de seuil. Le Garon – site de l’aqueduc romain du Gier à Brignais. (Photo : avant/après)

Droits et devoirs des propriétaires

Limites de propriétés

Le Garon et ses affluents sont des rivières non domaniales. Cela signifie que les cours d’eau du bassin versant du Garon sont situés sur des domaines privés. Les rivières, les lits et les berges appartiennent aux propriétaires des parcelles qui les bordent. La limite de propriété est fixée dans l’axe central de la rivière (Article L215-2 du Code de l’Environnement). Toutefois, l’eau n’appartient à personne. Elle fait partie du « patrimoine commun de la nation », (Article L210-1 du Code de l’Environnement).

Les droits du propriétaire

Le propriétaire d’une parcelle située en bordure de cours d’eau dispose le droit :

  • d’utiliser de l’eau à des fins privées (abreuvage des animaux sans toutefois que ces derniers détériorent la berge par piétinement, arrosage…) à condition d’aménagements conformes permettant de préserver un débit minimum pour garantir la vie, la circulation et la reproduction des espèces qui la peuplent. Ce débit minimum est défini réglementairement par la Police de l’Eau et peut évoluer en fonction des arrêtés sécheresse émanant de la Préfecture du Rhône.

  • de prélever des matériaux (sable, vase, pierre…) sous réserve d’un accord de la Police de l’Eau. (Articles L215-2 et L215-4 du Code de l’Environnement)

Les devoirs du propriétaire

Le propriétaire riverain est tenu :

  • d’assurer le bon maintien des berges

  • de préserver la faune, la flore et la qualité de l’eau

  • d’entretenir la rive par élagage et recépage de la végétation arborée

  • d’enlever les embâcles et les déchets flottants afin de maintenir l’écoulement
    naturel des eaux

  • de respecter le débit minimum du cours d’eau afin de garantir son bon équilibre
    (les débits du Garon et de ses affluents étant très faibles à certaines périodes de l’année, il est fréquent que des arrêtés préfectoraux interdisent ou limitent les prélèvements dans les rivières, y compris pour l’arrosage)

SMAGGA

L'entretien de nos rivières en images